Un première rencontre pour à la fois semer et récolter des idées
Vendredi 1er mars à l’espace Loire, une cinquantaine de personnes ont répondu à l’invitation de l’association « Cléry-Saint-André en transition ». Il s’agissait essentiellement de Clérycois mais une partie d’entre elle venait des territoires voisins comme Meung-sur-Loire, Mareau-aux-Prés, Saint-Hilaire-Saint-Mesmin ou Orléans… Plusieurs élus de Cléry-Saint-André ont aimablement suivi le déroulement de cet événement local et certains ont participé ont ateliers.
La soirée, particulièrement instructive, proposait de découvrir les « villes et villages en transition » du Loiret, et participer à des ateliers créatifs. Elle s’articulait autour de trois temps distincts :
- La présentation de l’association « Cléry-Saint-André en transition » ;
- Une table ronde animée avec les témoignages de Saint-Jean-de-Braye en transition, Olivet en transition, Châteauneuf en transition et l’association Graine Centre ;
- Des ateliers de créativité autour de la question « Quelles initiatives prendre ici, à Cléry ? »
Face au dérèglement climatique, à la perte de biodiversité et à la raréfaction des ressources, notre planète et la vie sur terre sont en danger. Au-delà de ces constats terribles, des territoires se prennent en main et des citoyens imaginent des réponses concrètes pour changer leurs modes de vie et de consommation. Le film « Demain » a mis en exergue des initiatives dans le monde entier, qui passent par des mobilisations, de l’imagination, des solidarités. Rob Hopkins, enseignant britannique en permaculture, a initié, en 2005, le mouvement international des villes en transition. Depuis, on compte plus d’un millier de territoires qui s’inscrivent dans cette démarche résolument optimiste.
En région Centre et dans le Loiret, une douzaine de villes et villages ont entrepris de rejoindre ce mouvement qui privilégie les initiatives communautaires et citoyennes.
L’association « Cléry-Saint-André en transition » a été créée en janvier 2019 par un Collectif de 16 personnes. A partir de cette soirée et des idées de projets qui y seront proposées, le Collectif souhaite mettre œuvre quelques initiatives et proposer des temps d’information et de dialogue sur les enjeux de la transition.
Cabanadon et budget participatif à Saint-Jean-de-Braye
Brigitte Jallet, élue de Saint-Jean-de-Braye, a expliqué comment sa ville était passée du projet de « Ville jardin – ville durable » à « ville en transition ». Il est important de réfléchir sur les rôles respectifs de la Municipalité et des citoyens. Pour l’instant, la ville donne une impulsion, mais elle encourage les habitants à prendre des initiatives. « Allez-y, on vous aidera » résume la démarche. Elle prend l’exemple de l’initiative portée par l’association SEL Abraylien, qui vient de créer une « cabane à dons », dans un ancien local désaffecté. Il a été réhabilité dans le cadre d’un chantier éducatif, reste ouvert, et permet aux habitants d’amener ou de prendre des objets (vêtements, livres, bibelots..).
Un projet de troc de plantes est imaginé pour le printemps. La ville a aussi mis en place un budget participatif de 200 000 euros, en investissement. Une plate-forme d’information en ligne permet de recueillir les propositions des habitants. Les services de la ville étudient leur faisabilité et leur coût, leur impact en faveur du développement durable. Ensuite, les habitants les classent, et ils sont financés dans la limite de l’enveloppe et selon leur ordre de choix citoyen. En 2018, il y a eu 108 propositions. Brigitte Jallet a aussi parlé de l’association « Les survoltés du canal », qui mobilise des citoyens pour investir dans des projets photovoltaïques implantés sur des bâtiments communaux.
Local associatif et monnaie locale à Châteauneuf-sur-Loire
Benoît Thévard a retracé l’histoire de Châteauneuf en transition. L’association est née suite à une conférence sur l’après pétrole. En 2011, une première initiative a fédéré une quinzaine de personnes, qui ont créé un moment public. Ce mouvement citoyen s’inscrit dans une démarche de petits pas, qui amènent de la crédibilité, de la confiance, des prises de conscience et de l’envie. Fin 2018, il y avait 880 adhérents, dont 130 très impliqués dans des projets.
L’association a eu la chance d’avoir la mise à disposition par une personne privée, d’un bâtiment en centre-ville, transformé en brasserie et permettant d’y faire des animations. Il y a environ deux ans, le projet de créer une monnaie locale est apparu. C’est une aventure pas évidente, qui demande un gros travail de persuasion, de communication et de gestion. Cette monnaie locale, le « Passeur », associe une trentaine de commerçant sur les deux Communautés de Communes des Loges et du Val de Sully. Il faut faire « circuler la monnaie » en local. Quand on sait que 80% de la valeur consommée sur place quitte aussitôt le territoire, on voit l’avantage à ces échanges de coupons que l’on peut comparer aux « tickets restaurants ». Il y a des dialogues en cours pour étendre l’utilisation du Passeur sur la métropole.
Marion Mousset représentait le Graine Centre qui est un réseau d’éducation à l’animation. Parmi les valeurs centrales du réseau, il y a le respect de la nature. Elle a pris l’exemple de son travail d’accompagnement d’équipes qui se lancent dans le « Défi Familles à alimentation positive ». Chaque équipe compte une dizaine de familles sur Orléans, Salbris et Gien. Sur une année scolaire, elles vont s’engager dans une démarche de réflexion sur leur consommation alimentaire (quels produits, qui les fabrique, quels déchets…).
Jardin et poulailler partagés à Olivet
Chantal Blot et Marie-Brigitte Madinier font partie d’Olivet en transition. L’association est née en mai 2016. Parmi les actions menées, elles ont évoqué l’exemple des jardins partagés, sur un terrain mis à disposition par l’EPahd d’Olivet. Les personnes âgées viennent discuter avec les jardiniers. Elles s’intéressent à l’évolution du jardin. Un chemin a été aménagé pour qu’elles puissent venir plus facilement. Plus récemment, un poulailler partagé a été créé, avec une douzaine de bénévoles qui se relaient. Par ailleurs, l’association est très investie dans la mise en œuvre de chemins cyclables.
Dans l’assemblée, une participante a souhaité parler de la coopérative Enercoop, créée par Greenpeace, les Amis de la terre et le réseau des biocoops. La coopérative permet à chacun d’investir dans des projets d’énergie renouvelables.
Prochaines rencontres
Il s’agissait à travers la présentation de ces actions locales, simples et pratiques, d’inspirer la réflexion des participants. Ceux-ci ont donc été invités à se rassembler autour de plusieurs tables, pour échanger, se découvrir, exprimer leurs idées de la transition sur nos territoires et en discuter. Une brève synthèse de ces ateliers créatifs a été réalisée en conclusion. Toutes les idées émises ce soir-là ont été notées et seront débattues le 22 mars à 20h30 à la salle des Genêts d’Or de Cléry-Saint-André, lors d’une réunion ouverte.
D’ici là, notons que l’Agenda 21 de Mareau-aux-Prés propose une soirée autour du thème de la transition (« est-ce encore possible ? ») le 14 mars à 20h15 ; et le Café 2 à Lailly-en-Val programme Vincent Viala ce 9 mars dans sa conférence gesticulée intitulée le Le grand tri.